Pendant trois mois, nous avons pu prendre le volant de la voiture électrique la plus compacte de Volvo. Pour le constructeur suédois, l’EX30 est le complément de sa gamme tout électrique qui devrait séduire de nombreux conducteurs fleet et de loueurs. A-t-elle les moyens de ses ambitions ? Voici notre compte-rendu !
Comme chacun le sait, Volvo fait partie du groupe chinois Geely. Cela signifie également que les différentes marques qui en font partie partagent des technologies. Ainsi, la Volvo EX30 a été développée sur la même plate-forme technique que les Smart #1 et Smart #2 ainsi que la Zeekr X. Avec ses 4.233 mm de long, elle est d’emblée la plus compacte des Volvo. L’EX40, qui se situe un segment plus haut, mesure 4.440 mm de long. Le Volvo EX30 est spacieux à l’avant, mais la banquette arrière est un peu plus étroite, surtout pour les personnes de grande taille. Le coffre, d’un volume de 308 litres, n’est pas non plus très grand. En revanche, grâce aux dimensions extérieures compactes de l’EX30, vous ne serez pas stressé dans les parkings.
Actuellement, l’EX30 est toujours produit à Zhangjiakou (Chine). Mais à partir de 2025, l’usine Volvo de Gand se verra également attribuer une partie de la production. C’est une bonne nouvelle non seulement pour l’emploi dans l’usine de production belge, mais aussi pour les clients, car les délais de livraison seront réduits.
Longue portée
La Volvo EX30 peut être commandée avec un moteur simple ou double et une batterie de 49 kWh ou 64 kWh. La batterie de 49 kWh n’est utilisée que dans la version de base à moteur unique, qui a une autonomie WLTP de 344 km. Avec la batterie de 64 kWh, Volvo vous donne le choix entre les performances et l’autonomie. La version à deux moteurs développe 428 ch (pour un 0 à 100 km/h en 3,6 secondes), mais il faut alors faire un compromis sur l’autonomie (460 km WLTP). Nous avons conduit la version « long range » à moteur unique de 64 kWh, qui peut se targuer d’une autonomie WLTP de 480 km et apporte 272 ch aux roues arrière.
Par défaut, vous pouvez charger la batterie longue portée à 11 kW en CA. Avec la charge rapide CC, le maximum est de 158 kW. Vous pouvez ainsi faire passer la batterie de 10 à 80% en 25 minutes environ. Une pompe à chaleur fait partie de l’équipement de série, ce qui est un avantage certain pour économiser la batterie en hiver.
Elle avance bien !
Commençons par les bonnes nouvelles de ce test d’endurance. La Volvo EX30 est en fait une voiture à propulsion arrière, ce qui n’est pas immédiatement « courant » dans le segment des véhicules électriques. Habituellement, la traction avant est la solution de choix, ou la transmission intégrale pour les versions plus puissantes (comme la version performance de cet EX30). Dans ce cas, la propulsion arrière procure une sensation de conduite sportive. D’ailleurs, l’EX30, avec ses 272 ch « limités », est très rapide, passant de 0 à 100 km/h en 5,3 secondes. C’est exactement aussi rapide qu’une Ferrari Testarossa des années 1980. Cette comparaison vaut ce qu’elle vaut… mais cela montre qu’à l’ère de l’électricité, nous avons à notre disposition des voitures aux performances redoutables.
D’ailleurs, l’EX30 n’impressionne pas seulement par ses sprints. Sa direction est précise et offre un grand plaisir de conduite. Un peu de prudence sous la pluie, car c’est à ce moment-là que le train arrière veut parfois s’écarter de la « vieille école ». Une situation que le vrai fan de voitures appellera « plaisir sans sourciller ». Autre atout : les ingénieurs de Volvo ont réussi à trouver un bon équilibre entre confort et tenue de route.
Cette EX30 n’a plus de bouton de démarrage. Lorsque vous avez la clé numérique dans votre poche, la voiture se déverrouille d’elle-même. Vous montez, vous mettez la voiture en Drive et vous roulez. Très convivial donc, sauf que le déverrouillage ne s’est pas toujours avéré évident. Parfois, la voiture ne s’ouvrait pas et il fallait attendre jusqu’à 30 secondes avant qu’elle ne le fasse. Comme il n’y a plus de bouton physique sur la clé numérique, on est un peu à la merci des bizarreries de l’électronique. A peaufiner, sans doute.
L’EX30 ne se contente pas
d’impressionner par ses sprints. Sa direction est précise. Elle offre un grand
plaisir de conduite.
Minimaliste
L’intérieur de la Volvo EX30 ne peut être qualifié que de minimaliste. Beaucoup de matériaux recyclés, pratiquement aucun bouton physique et un rôle de premier plan pour le grand écran vertical, à la Tesla. L’EX30 n’a pas de tableau de bord classique, ni d’affichage tête haute. Vous devez donc vous fier à l’écran central pour pratiquement toutes les fonctions et les relevés de compteur. Au début, nous pensions que cela ne poserait pas de problème. Mais après trois mois passés au volant de l’EX30, force est de constater qu’un écran central qui fait également office de tableau de bord détourne l’attention de la route. En outre, l’écran tactile comporte trop de fonctions (presque toutes en fait), ce qui rend la sélection des modes de conduite, par exemple, très compliquée en déplacement. La plupart du temps, nous avons roulé en mode éco, mais il arrive que l’on veuille passer rapidement en mode pleine puissance. Lorsqu’il faut alors entrer dans les menus de l’écran, c’est vite gênant. Le fait qu’il faille également ouvrir une boîte à gants par une manœuvre numérique est vraiment le comble de la suringénierie. Il en va de même pour le réglage des rétroviseurs extérieurs. En résumé, beaucoup de choses que l’on pourrait faire avec des boutons physiques, nécessitent ici une attention supplémentaire qui détourne à chaque fois l’attention de la route. Il y a tout de même quelques boutons physiques. Les vitres électriques sont commandées par des boutons sur la console centrale et sur le volant, il y a un bouton principal auquel vous pouvez assigner une fonction spécifique. Sans plus attendre, nous avons opté pour l’alarme en cas de dépassement de la vitesse autorisée. L’éteindre. D’autant plus que le système de reconnaissance des panneaux de signalisation se trompait régulièrement et que nous roulions déjà dans une zone de 50 ou 70 km/h, alors que la Volvo avait encore en mémoire une zone de 30 km/h. C’est d’ailleurs un défaut que l’on retrouve chez d’autres marques.
Comme dans toutes les Volvo récentes, Android est utilisé pour la connectivité et le système multimédia. Rien à redire, il fonctionne parfaitement et ne devrait pas poser de problème, même aux fervents adeptes d’Apple, car son interface est très intuitive.
L’app Volvo
L’avantage d’un test d’endurance, c’est que vous avez le temps de tester en profondeur l’application fournie avec le véhicule d’essai. Nous avons trouvé qu’elle constituait une véritable valeur ajoutée. Vous pouvez refroidir ou chauffer la voiture à distance, garder un œil sur votre charge, surveiller la consommation, voir sa localisation et aussi (dé)verrouiller le véhicule.
Une petite remarque tout de même. Après avoir rendu le véhicule à l’importateur, nous avions toujours accès à toutes les fonctions mentionnées ci-dessus. Évidemment, nous avons déconnecté l’EX30 de notre smartphone, mais il ne faut pas oublier de révoquer les autorisations lorsque le véhicule a changé de mains. Sinon, la porte numérique est grande ouverte aux abus.
Consommation
La consommation est un élément important d’un test d’endurance. Nous sommes restés civilisés en adoptant un style de conduite conservateur, principalement en mode éco. Les kilomètres ont été parcourus dans des conditions idéales, avec de nombreuses journées d’été chaudes et des intermèdes pluvieux occasionnels. Nous ne pouvons donc pas vous dire comment l’EX30 se comporte dans des conditions plus froides sur la base de notre test. Lors de la charge – presque toujours sur un chargeur de 11 kW – l’EX30 a toujours donné 475 km d’autonomie maximale. C’est déjà un point positif. Mais comme nous le savons grâce à nos nombreux essais de voitures électriques, il s’agit d’une estimation de l’ordinateur de bord qui évolue en fonction des trajets et du style de conduite. Avec de nombreux trajets courts – et donc une récupération lors des ralentissements – nous avons réussi à atteindre une consommation d’environ 15 kWh/100 km avec l’EX30, soit une autonomie de 427 km. Lors de longs trajets sur autoroute, cette consommation a rapidement augmenté, atteignant jusqu’à 24 kWh/100 km. A la fin du test, nous sommes arrivés à une consommation combinée de 19,5 kWh/100 km et donc à une autonomie réaliste de 328 km.
Conclusion
La Volvo EX30 nous a complètement conquis en termes de maniabilité. La direction est souple et sportive et le confort de conduite est correct. En termes de consommation de carburant – surtout pour un SUV compact – il est un peu élevé. Son principal défaut est sa « surmotorisation » et sa surdigitalisation. Nous sommes donc curieux de voir si Volvo, qui accorde une grande importance à la sécurité, ajoutera au moins un tableau de bord ou un affichage tête haute lors de la mise à jour du modèle. Avec un prix de départ de 45.860 euros pour le modèle que nous avons essayé, cela devrait être le cas. Minimalisme n’est pas toujours synonyme de facilité d’utilisation.
Plus
Plaisir de conduite : direction rapide et souple
App pratique
Système Android intuïtif
Compacte
Min
L’écran central distrait le conducteur
L’électronique fonctionne parfois mal lors du déverrouillage
Consommation un peu élevée
Fleet Facts Volvo EX30 64 kW long range
Prix de base : 45.860 €
Consommation normalisée : 17 kWh/100km (WLTP)
Consommation essai : 19,5 kWh/100 km
Emissions CO2 : 0 gr/km
Cotisation CO2 par mois : 31,99 €
ATN par mois : 133,33 €
